Accessibilité des ressources


L’accessibilité, c’est donner la possibilité aux personnes handicapées d’accéder à des lieux, et dans notre cas, à des informations. À Bordeaux Montaigne, un peu plus de 400 étudiants sont en situation de handicap divers. Et il faut le reconnaître, peu de ressources sont adaptées aux nombreuses contraintes auxquelles ils doivent faire face durant leur scolarité. Depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les établissements recevant du public doivent être accessibles à tous les types de handicap. Il en existe plusieurs qui peuvent tous apporter des difficultés pour l’utilisation des ressources en lignes. Ils se séparent en six grandes catégories :

  • Handicap moteur : diminution ou perte de la motricité d’un ou plusieurs membres.
  • Handicap visuel : diminution ou perte des facultés visuelles (flou, perception des couleurs, de l’espace, etc.)
  • Handicap auditif : diminution ou perte des facultés auditives.
  • Handicap mental : difficulté lors de la réflexion, de la conceptualisation, de la communication ou de prises de décisions.
  • Handicap psychique : des troubles mentaux qui peuvent affecter la personnalité, les émotions et les affects.
  • Maladies invalidantes : des maladies qui nécessitent souvent des soins de longue durée avec un parcours de soin adapté comme le diabète, le cancer ou l’épilepsie.

Ainsi, adapter les contenus en les rendant accessibles doit permettre à tout le monde, sans distinction, de pouvoir y accéder et de recevoir les informations diffusées. Voici donc quelques pistes pour vous permettre de créer des ressources accessibles à tous.

Le fonctionnement des outils d’accessibilité

Avant toute chose, il convient d’expliquer comment fonctionnent les outils d’assistance dont disposent certaines personnes. Il en existe plusieurs.

  • Les lecteurs d’écrans : ils permettent de lire ce qu’il y a à l’écran. Ces derniers vont lire tout ce qui s’y trouve. C’est un outil utilisé par les personnes aveugles et malvoyantes.
  • La reconnaissance vocale : elle transforme des données audios en informations compréhensibles par l’ordinateur. Elle permet d’écrire ou d’interagir sans toucher à un clavier ou une souris. Le grand public connaît les assistants vocaux disponibles sur les smartphones.
  • La synthèse vocale : c’est un outil qui fait partie des lecteurs d’écrans. Une synthèse vocale peut exister sans un lecteur d’écran, mais un lecteur ne peut exister sans une synthèse vocale.
  • Le sous-titrage automatique : ce dernier est en fait un logiciel de reconnaissance vocale qui écrit et formate correctement ce qui est entendu au lieu de lire par une synthèse vocale. En reconnaissant une langue, il va pouvoir rajouter en temps réel des sous-titres synchronisés sur la voix de la personne qui parle.

Pour le cas d’une personne malvoyante, il est possible qu’elle utilise un logiciel de synthèse vocale qui va lire le texte affiché à l’écran. Lorsqu’il y a une image, le logiciel aura plusieurs possibilités :

  • lire le nom du fichier ;
  • lire le texte de remplacement s’il y en a un.

Le logiciel n’étant pas capable de décrire l’image lui-même, il est primordial de décrire l’image dans le champ "texte de remplacement" proposé lors de l’insertion de l’image.
Une capture d’écran de tableau ou de texte ne sera donc pas lisible par un logiciel de synthèse vocale. 
Ce qui nous amène donc au cœur du sujet : comment faciliter la lecture des différents types de documents.

Les documents textuels

Lorsque vous transmettez des documents texte à vos étudiants, il est nécessaire de proposer plusieurs formats : des formats papier et des formats numériques.

En papier

La première règle à suivre lorsque vous transmettez des documents comportant du texte est de s’assurer de leur lisibilité. Il est préférable de reproduire des documents originaux pour que les photocopies soient de bonne qualité. Ci-dessus, l’exemple d’un document pratiquement illisible, car il a été scanné et photocopié de nombreuses fois.

Il existe des appareils qui peuvent lire un texte après qu’il ait été pris en photo, mais il faut que les documents soient parfaitement lisibles.

 

 

 

En numérique

Pour les documents numériques, il est préférable de donner les documents dans plusieurs formats. Un format éditable (.docx) pour que les étudiants puissent grossir le texte s’ils le veulent et un format .pdf pour qu’ils puissent voir la mise en page fixée par vos soins. Ils auront ainsi le choix de lire le document en ligne en pouvant grossir le texte ou bien de l’imprimer.

Il est à noter que des logiciels comme Word, ou Adobe Acrobat disposent d’une fonction RCO (Reconnaissance optique de caractères) qui permet de transformer une image en document éditable, et donc davantage lisible. La meilleure solution reste avant tout d’imprimer directement depuis le fichier source. Ci-dessous, un exemple d’un texte scanné et reconnu avec l’OCR avec le logiciel Adobe Acrobat.

 

La mise en page et les titres

En ce qui concerne la lisibilité, l’étape de mise en page et de structuration du document est importante.

La mise en page permet de diriger le regard du lecteur sur ce qui importe et de hiérarchiser les informations. Le travail de la structure du document est important car il permet au logiciel de lecture de pouvoir informer l’utilisateur dans quelle partie est un contenu, clarifiant ainsi la lecture.

Dans le logiciel Word, la section Styles du bandeau supérieur vous permet de hiérarchiser vos documents.

Les styles les plus utiles étant :

  • Normal : pour le corps de texte
  • Titre 1, 2, 3, 4 : pour les titres du document

Il est également possible de faire cela dans LibreOffice, Pages, et tout autre logiciel de traitement de texte.

Sur e-campus, l’opération est très semblable. Lorsque vous éditez, il faut cliquer sur l’icône A, puis sélectionner le style de titre adéquat.

Il est possible sur Word et e-campus de lancer un test pour vérifier que le document est accessible.

Pour faire cela dans e-campus cliquez sur la flèche pour afficher l’interface avancée . Dans le bandeau qui apparaît, cliquez sur l’icône représentant une personne dans un cercle.

En cliquant dessus, un avertissement vous signale si le document est accessible et, dans le cas contraire, les manquements seront expliqués.

Sur Word, cliquez sur l’onglet Révision dans le bandeau supérieur, et cliquez ensuite sur Vérifier l’accessibilité dans la partie gauche.

Les tableaux

Les tableaux doivent être utilisés avec précaution. En effet, ceux-ci doivent être simples afin d’être facilement compréhensibles par les lecteurs ainsi que les technologies d’assistance. Il est notamment conseillé d’éviter les tableaux imbriqués, les cellules fusionnées et les cellules vides. Lorsqu’un tableau est trop complexe, et que cela est possible, il est préférable de créer plusieurs petits tableaux plus simples.

Ensuite, il est important de préciser quelles cellules sont en en-tête afin qu’un lecteur d’écran puisse les répéter si nécessaire.

Pour le tableau suivant, c’est la première ligne qui est l’en-tête du tableau.

Marque

Nom de l’objectif

Année de sortie

 Focale

Nombre de lamelles

Ouverture maximale

Monture

 Nikon

AF-S NIKKOR 50mm f/1.4G 

2011 

50mm 

1.4 

Nikon F 

Leica 

Leica Summilux-M 50 f/1.4 ASPH.

2004

50mm

12

1.4 

Leica M

Zeiss

Zeiss Sonnar 250mm f/5.6 

1957 

250mm 

5.6

Hasselblad V 

Sur Word, sélectionnez la ligne, effectuez un clic droit, puis cliquez sur Propriétés du tableau

Une fois dans le menu, cliquez sur l’onglet Ligne et cochez la case Répéter en haut de chaque page en tant que ligne d’en-tête. Une fois dans les propriétés, vous pouvez ajouter un titre et texte de remplacement au tableau afin que le lecteur puisse choisir ou non de le faire lire selon son titre et son contenu.

Enfin, vous pouvez utiliser la touche Tabulation de votre clavier pour vérifier si l’ordre de lecture de votre tableau est logique et cohérent avec son contenu.

La typographie

Le choix de la police d’écriture est important, certaines polices d’écriture sont plus lisibles que d’autres.

Voici des polices considérées comme très peu lisibles :

Ces polices possèdent de nombreuses distractions inutiles qui ne facilitent pas la lecture et peuvent fatiguer.

Pour un support papier, une police avec serif est un bon choix ; lorsqu’il s’agit d’un affichage numérique, une police sans serif est recommandée.

Pour un document papier, vous pouvez par exemple utiliser les polices Garamond, Cambria, Baskerville Old Face, Times New Roman, ou encore Georgia. Pour un document numérique, les polices Arial, Helvetica, Calibri, Avenir, Gill Sans et Trebuchet MS sont bien lisibles et sans serif.

 

Les sigles et les acronymes

Il est facile de confondre les sigles et les acronymes. Cette confusion peut apporter quelques problèmes lorsqu’une synthèse vocale effectue la lecture d’un document. Voici donc quelques rappels et recommandations.

Un sigle est une réduction graphique d’un groupe de mots formé à partir d’une partie ou de l’intégralité des initiales. Lorsqu’il faut le prononcer, le sigle s’épelle.

Voici quelques exemples :

  • SNCF : Société nationale des chemins de fer français
  • DGSE : Direction générale de la Sécurité extérieure
  • PMU : Pari mutuel urbain

À l’inverse, lorsque les initiales d’un mot réduit graphiquement se prononcent comme un mot normal, il s’agit d’un acronyme. Il est d’usage de mettre le mot en minuscules à partir de quatre lettres.

Voici quelques exemples :

  • Afnor : Association française de normalisation
  • NASA : National Aeronautics and Space Administration
  • Otan : Organisation du traité de l’atlantique nord

Bien qu’il soit facile pour une personne sans handicap visuel de discerner rapidement un acronyme d’un sigle, cela reste plus compliqué pour quelqu’un qui entend un texte via une synthèse vocale. Ainsi, bien que l’usage soit de supprimer les points entre les lettres des sigles, il est recommandé, pour pallier toute éventualité de mettre des points entre les lettres pour éviter qu’une synthèse vocale lise potentiellement les sigles en tant qu’acronymes. Ainsi, SNCF deviendra S.N.C.F.

Les langues

Si votre document comporte plusieurs langues, il est nécessaire de préciser la langue de chaque bloc de texte. En effet, si un étudiant utilise un logiciel de synthèse vocale, il se retrouvera vite avec des phrases incompréhensibles dans le document si la langue utilisée change sans que cela ne soit précisé. Si votre document est bien configuré dans un traitement de texte, il le sera aussi au format pdf.

Pour faire cela dans Word, sélectionnez le paragraphe qui est dans une autre langue que celle du reste du document, cliquez sur l’onglet Révision dans le bandeau supérieur cliquez sur Langue, puis sur Définir la langue de vérification. Sélectionnez ensuite la langue adéquate.

Pour vérifier que cela fonctionne, il ne doit plus y avoir de zébrures rouges sous le texte.

Liste à puces

Pour les listes, il est recommandé de préférer les puces aux tirets, pour faciliter la lecture par un lecteur d’écran.

Dans le logiciel Word, cliquez sur le bouton Puces dans la section Paragraphes du bandeau supérieur.

Pour mettre des listes à puces sur e-campus, cliquez sur l’icône Liste non numérotée dans le bandeau.

Les couleurs

Pour le corps de texte, pensez au contraste. Le choix le plus simple est d’écrire en noir sur blanc. D’autres couleurs peuvent également être lisibles (blanc ou jaune sur fond noir par exemple) mais peuvent rendre la lecture fatigante. Il convient de ne pas prendre trop de risque et d’éviter des associations de couleurs exotiques. Pour vous aider, il existe le site Contrast Ratio qui juge la lisibilité d’un contraste. Une note de zéro représente un contraste nul, une note de dix représente un contraste maximal.

Pour le cas des personnes souffrant de daltonisme, il n’est pas nécessaire de remettre en cause tous les choix de couleurs, mais plutôt de les adapter. Il y a trois formes de daltonisme :

  • La protanopie (pas de sensibilité au rouge)
  • La deutéranopie (pas de sensibilité au vert)
  • La tritanopie (pas de sensibilité au bleu)

Les cas de la protanopie et de la deutéranopie sont intéressants, car ils chamboulent la fameuse règle du rouge = important/incorrect et vert = correct. Il faut donc dans les cas où vous utilisez un code couleur de cette manière, le coupler avec des symboles pour une meilleure lisibilité ou bien adapter les couleurs.

Grâce aux symboles, les informations suivantes sont lisibles avec tous les types de daltonismes.

Il est cependant préférable de ne pas construire l’intégralité d'un cours ou d’un visuel en rouge, vert ou bleu.

Les images

Si l’on prend l’exemple d’une photographie, il est nécessaire de :

  • lui ajouter un texte de remplacement pour la décrire de manière explicite (et non une légende) ;
  • l’aligner sur le texte ;
  • préciser si elle est décorative ou pas (une image est considérée comme décorative si son utilité n’est qu’esthétique).

Pour cette photo voici une description adéquate : Photographie d'un parachutiste militaire voile déployée. Il se situe dans un paysage montagneux, près de la cime des arbres.

Ajouter une image dans e-campus

Pour ajouter une image dans e-campus, cliquez sur l’icône image dans la deuxième ligne du bandeau supérieur. Une nouvelle fenêtre s’affichera alors.

Sélectionnez votre image, et ajoutez sa description. C’est également sur cette fenêtre que vous pouvez préciser si une image est décorative ou non.

Ajouter une image dans Word

Pour ajouter une image dans Word, rendez-vous dans l’onglet Insertion du bandeau supérieur et cliquez sur Images à gauche.

Pour ajouter une description à l’image, effectuez un clic droit sur l’image et cliquez sur Modifier le texte de remplacement.

Un bandeau va s’ouvrir pour permettre d’écrire le texte de remplacement

C’est également sur cette fenêtre que vous pouvez préciser si une image est décorative ou non.

Les supports vidéo

Les lectures automatiques ou animations en boucle sont à proscrire. En effet, des contenus en mouvements ou clignotants peuvent poser un sérieux problème aux personnes souffrant de troubles de l’attention, d’épilepsie ou même d’anxiété. Ces derniers peuvent par exemple avoir beaucoup de mal à se concentrer sur le contenu d’un article lorsque des éléments sont dynamiques.

Sous-titres

En ce qui concerne les sous-titres, il existe plusieurs catégories, les sous-titres français-français et les sous-titres pour sourd et malentendant (ou ST SM). Ces méthodes de sous-titrages sont différentes et n’ont pas la même utilité.

Le sous-titrage simple est une retranscription de ce qui est dit à l’oral, et seulement à l’oral. C’est le sous-titrage qu’il est possible de voir lorsqu’un film est projeté en version originale sous-titrée au cinéma.

Le sous-titrage pour sourd et malentendant est en quelque sorte une version plus poussée du sous-titrage simple. Il contient l’intégralité des informations qui passent par le son comme sa localisation, sa provenance, et etc. Les STSM répondent à plusieurs normes de couleurs :

Lors du sous-titrage, il convient également de prendre en compte la lisibilité des sous-titres par rapport à la vitesse. Il est convenu que quelqu’un peut lire environ 12 caractères par seconde ou plus grossièrement une ligne pour deux secondes, sachant qu’il ne faut pas faire plus de deux lignes de sous-titres. Les sous-titres STSM doivent être sur un bandeau noir d’une opacité de 50%.

Les transcriptions

La transcription doit restituer avec du texte l’ensemble des informations véhiculées par la vidéo (dialogues, source de dialogues, voix-off, messages affichés à l’écran, etc.). Elle peut être agrémentée si besoin d’éléments permettant d’en enrichir le sens (titres, liens, images, listes, etc.).

En résumé :

  • Présentez la vidéo avec un titre, résumez-la et faites-en une transcription intégrale.
  • Pas de lecture automatique, l’utilisateur doit pouvoir lancer ou arrêter la vidéo lui-même.
  • Si possible, des sous-titres doivent être disponibles.

Les supports audios

Pour le cas des supports audios, il est également recommandé, tout comme les supports vidéo, de fournir une transcription intégrale du document. Selon le type de fichier, il est possible d’adapter les aides.

  • Pour un fichier exclusivement audio, faites une transcription avec toutes les informations nécessaires.
  • Si c’est un fichier vidéo, vous pouvez à la fois faire des sous-titres et une transcription avec les informations nécessaires. Idéalement, combinez les deux.